Le champ abandonné
“Le monde entier est rythme. C’est en vivant à partir de 1957 à la campagne que j’ai retrouvé ce rythme dans le labour des champs. Et ce fut un moment privilégié que me rendre compte que ce champ tout bête, au fond, je ne l’avais jamais vu. Il m’est apparu que ce rythme créé par le cultivateur est un rythme fondamental du monde. Il transforme donc une matière brute, qui est le champ, en un rythme puissant, lequel participe à la topographie du lieu et de la lumière qui s’y déverse. Je n’ai fait que reprendre cette donnée, non pas en copiant servilement ces labours, mais en les adaptant à la nécessité plastique du tableau. Le point de départ est là. On ne peut pas nier que la source de ce tableau, c’est le labour, le champ, le rythme des sillons.” Raoul Ubac, 1971