MC 6
À partir de 1960, et à la suite d’un séjour à Chartres où il étudie les vitraux de la cathédrale, Hantaï renoue avec une technique expérimentée dans sa jeunesse, le pliage. La toile, plusieurs fois repliée sur elle-même, est peinte uniformément. La couleur n’atteint donc pas certaines surfaces, et pénètre plus ou moins les parties intermédiaires. Une fois dépliée, les blancs préservés de la couleur apparaissent, avec toutes les nuances qu’autorise ce type d’imprégnation. Ce sont successivement les séries des Mariales (1960-1963), des Meuns (1967-1968) et des Tabulas (1972-1982) qui sont créées. Selon Simon Hantaï, « la toile est froissée de manière régulière et seules les zones pliées restées en surface sont peintes ». La série des Mariales proprement dite comprend 27 œuvres, réparties en quatre groupes, identifiés par une lettre (A, B, C, D) et un numéro d’ordre. MC 6 appartient à la série des « Mariales ». Cette toile une fois dépliée est apparue dans toute sa splendeur – d’un bleu fragmenté à la manière des morceaux de verre d’un vitrail.
Simon Hantaï (1922-2008)
Peintre né en Hongrie puis installé en France en 1948, Simon Hantaï est considéré comme une figure majeure de l’abstraction. Il a produit une œuvre multiforme marquée, à partir de 1960, par l’utilisation du « pliage comme méthode ». « Quand je plie, je suis objectif et cela permet de me perdre ».