Pendant les mois de mars et avril 1950, Alberto Giacometti fait chaque jour trois esquisses de figures de dimensions différentes et des têtes. Insatisfait, il se sent toutefois incapable de les détruire et ne souhaite pas non plus « les laisser isolées et perdues dans l’espace ». « Presque malgré lui », il en réunit quelques-unes et réalise une première composition avec trois figures et une tête. Quelques jours après, il remarque que certains plâtres restés au sol, forment deux groupes qui correspondent à ce qu’il cherchait et qui lui permettent de « se défaire » de la rigidité de la Place aux trois figures. Heureux de ce hasard, il les monte sur des bases, sans accomplir le moindre changement de place, ni de dimensions. L’un composé de neuf figures devient La Clairière, l’autre, comprenant sept figures et une tête, La Forêt. « A ma grande surprise, écrit-il à Pierre Matisse en 1950, la composition aux neuf figures semblait réaliser l’impression éprouvée l’automne précédent à la vue d’une clairière (c’était plutôt un pré un peu sauvage, avec des arbres et des arbustes, à la lisière de la forêt) qui m’attirait beaucoup. J’aurais voulu la peindre, en faire quelque chose et je partis avec le regret de la perdre … » (lettre à Pierre Matisse, 28 décembre 1950)