Diego Giacometti et Alberto Giacometti devant leur atelier
Né dans les Grisons Suisses, Alberto est venu à Paris alors qu’il avait à peine 18 ans et, excepté pendant la guerre, il a toujours habité et travaillé à Paris. Chaque année il allait passer quelques semaines à Stampa voir son père et surtout sa mère dont il réalisera de nombreux portraits. Son frère Diego, qui va jouer un rôle très important dans l’œuvre d’Alberto, le rejoindra très vite. Il sera son assistant jusqu’à ses derniers jours. Diego a été très important pour Alberto qui travaillait souvent la nuit. Alberto réalisait ses sculptures en terre glaise, une fois qu’Alberto estimait que sa sculpture était terminée il la confiait à son frère Diego qui réalisait un moule en plâtre avant que la terre ne sèche, de ce moule en plâtre il réalisait une épreuve toujours en plâtre qui devenait l’original de la sculpture. Ce plâtre original servira au fondeur pour réaliser le nombre d’exemplaires prévus, en général six ou huit, en fonte qui seront numérotés sur 6 ou sur 8. C’est également Diego qui patinera les œuvres venant de chez le fondeur et c’est également Diego qui veillera à ce qu’Alberto ait toujours à sa disposition les matériaux dont il avait besoin pour réaliser ses sculptures. Je pense que nous n’aurions pas eu autant de chefs d’œuvre d’Alberto s’il n’avait pas eu la tranquillité d’esprit d’avoir à côté de lui Diego qui était le technicien sur qui il pouvait compte 24h/24h. Alberto, très tôt a compris que Diego pouvait lui permettre de se libérer des problèmes techniques rencontrés par un sculpteur. Quand Alberto jugeait une sculpture achevée, il disait à son frère : « Maintenant, elle est à toi ». Et Diego créait le plâtre « original ». Il s’occupait aussi des patines des bronzes, celles faites par Diego sont remarquables, il avait un don unique pour leur donner une transparence inimitable, cette vibration qui fait que chaque tirage a son individualité. Adrien Maeght
Alberto Giacometti (1901 - 1966) - Diego Giacometti (1902-1985)
Les deux frères s’adoraient, ils étaient indissociables. Bien que de caractères très différents, ils étaient très proches. Ils avaient ce même accent italo-suisse, cette même manière de ponctuer leurs phrases par « hein, hein » comme pour prendre leur interlocuteur à témoin. Avec son génie, son talent et son intelligence, Alberto aurait, certes, fait, quoi qu’il arrive sa carrière. Il restera comme un des plus grands artistes du XXe siècle. Un peintre, un sculpteur, un dessinateur et un graveur d’exception. Adrien Maeght