L'Objet invisible
Cette sculpture également intitulée Mains tenant le vide, représente une figure féminine assise, ou qui chavire, en équilibre instable sur un support rectangulaire à claire-voie, avec un effet de fausse perspective tendant à verticaliser la chaise sur laquelle elle repose. Tandis que dans sa partie supérieure le corps est solidaire du cadre, dans sa partie inférieure il n’est retenu de la chute – comme une dynamique enrayée – que par une mystérieuse planche qui soutient les tibias. André Breton l’a rebaptisée « L’Objet Invisible », évoquant ainsi l’« obscur objet du désir », cher aux surréalistes férus de psychanalyse.
Lors d’une visite au marché aux puces de Saint-Ouen avec Giacometti, Breton et lui tombent sur un masque de la Première Guerre mondiale qui va inspirer à Giacometti la tête, dont le sculpteur n’était pas satisfait. Figure étrange inspirée par un assemblage, cette sculpture est aussi une des dernières œuvres surréalistes d’Alberto Giacometti. Pour Alberto Giacometti, elle fut un tournant dans sa vie : « L’Objet invisible, a tout bouleversé à nouveau dans ma vie. J’étais satisfait des mains et de la tête de cette sculpture, parce qu’elles correspondaient exactement à mon idée. Mais les jambes, le torse et les seins, je n’en étais pas content du tout. Ils me paraissaient trop académiques, conventionnels. Et cela m’a donné envie de travailler à nouveau d’après nature ».
Alberto Giacometti (1901 - 1966)
Aimé Maeght sera son marchand. C’est en 1951 qu’a lieu la première exposition de l’artiste à la Galerie Maeght à Paris. Alberto Giacometti en collaboration avec Aimé et Marguerite Maeght fera don d’œuvres exceptionnelles, des premières œuvres d’influence surréaliste jusqu’aux œuvres de la fin de sa vie dans les années 60. Ainsi, la Fondation possède la collection la plus importante de cet artiste en Europe, avec le Kunsthaus de Zurich et la Fondation Giacometti à Paris.