Sans titre
Dans ce grand tableau au fond tramé, se mêlent des scènes venant de l’histoire de l’art, mais aussi de scènes contemporaines de magazines. Le singe-peintre, alter-ego d’Immendorff, jette par brassées des images au monde. Images de torture, de conflits, comme également des images de guerre de Goya ; en tout état de cause, images de violence que reçoive, comme une pluie de cendres, un peuple apeuré de singes nous ressemblant. À l’arrière-plan, derrière cette énergie, est figuré un groupe de sculptures où Laocoon « celui qui comprend le peuple » meurt étouffé par les serpents. Le peintre se sert de l’histoire de l’art pour dire son inquiétude.
Jörg Immendorff (1945-2007)
Né en 1945 à Bleckede, sur l’Elbe, Jörg Immendorff rejoint dès 1963 l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf et l’atelier de Joseph Beuys l’année suivante. Il s’y convainc que l’art n’est rien s’il se coupe de la réalité politique, sociale et historique.
Il est l’un des artistes les plus fascinants de la scène allemande et internationale de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Son œuvre reconnue dans le monde entier, a souvent été classée par la critique d’art comme néo-expressionniste ou rattachée à un courant appelé « Nouveaux-fauves » avec des artistes comme Baselitz, Lüpertz, Penck…